lundi 8 septembre 2014

Récit du triathlon S de Joué les Tours du 7 septembre 2014


Ce dimanche 7 septembre 2014 se tenait le 25ème triathlon de Joué Les Tours.
D'humeur aventureuse, j'avais décidé de franchir le périphérique, mon vélo sur le toit de la voiture et mon courage en bandoulière, et de découvrir cet endroit étrange qu'on appelle la province (on fait le 16 pour appeler la province, c'est bien ça ?).

La course S, destinée aux non-licenciés, est sans surprise : 750 m de natation, 18 km de vélo, 5 km de course à pied.

Le cadre 

La natation se déroule dans le lac des bretonnières, un lac bien sympathique à 23,5°C dans lequel on entre par une petite plage. Pas de courant, un fond agréable pour les plantes de pied, une eau qui ne sent pas mauvais mais d'une turbidité étonnante : toute verte, impossible de voir ses propres bras sous l'eau. Quant aux pieds de concurrents qui nous précèdent, on les aperçoit quand ils se sont déjà incrustés profondément dans notre boite crânienne.

La partie vélo consiste en une boucle (fermée à la circulation) à faire 3 fois pourvue d'une côte de 350 m à 12 % et de parties bien techniques en descente.

La partie course à pied étant quant à elle composée de deux tours du lac, sur un parcours pas tout à fait plat non plus, sans grosses côtes pour autant.

























Le temps

Avec tous ces satellites qui nous détraquent le temps on ne sait plus comment s'habiller ma bonne dame : grand soleil et chaleur sur la course. Une heure avant le début de la course je cherchais déjà l'ombre et la déshydratation me gratifiait d'un léger mal de tête.

La course

Lecteur(rice) assidu(e) de mon blog, tu auras noté que la natation n'était pas à proprement parler ma spécialité. Et pourtant, ma préparation estivale en eau libre me rendait confiant pour l'épreuve.
Au coup de pistolet, je commençais donc un crawl assez bien maîtrisé. Mais rapidement, la présence de concurrents partout autour de moi et la (fameuse) turbidité de l'eau détraquaient la belle mécanique et après le passage de la première bouée (soit environ 100 m), j'étais déjà à bout de souffle, un peu stressé et obligé de passer en brasse. Mais une vraie brasse avec une coulée sous-marine, pas la brasse façon requin obtus de mon premier tri.
Avantage : pas de trajet en plus, on reste parfaitement dans l'axe de la bouée. Inconvénient : ça use les jambes et ça avance quand même bien moins vite.
Je sors malgré tout de l'eau dans un temps correct (étant donné le contexte) en 16 minutes et quelques mais déjà bien fatigué et avec un beau point de côté. Du coup la transition se fait lentement, très lentement. Je me souviens même m'être arrêté quelques secondes, la combinaison de natation aux chevilles, en me demandant ce que je devais faire après. Lucidité quand tu nous lâches...

Je finis quand même par enfourcher mon vélo et je me lance à corps perdu, persuadé que c'est sur le vélo que les écarts se font et que je pourrai toujours trouver des ressources cachées pour la partie course à pied, ma spécialité.
Très rapidement, je me retrouve dans la fameuse côte de l'épan : 350 m à 12 % de moyenne semble-t-il. Et là, je comprends l'utilité du développement 34-30. Sans lui j'aurais tout simplement achevé mes jambes sur cette côte à faire trois fois en tout. Parce que sur le papier 350 m ne paraissent pas la mer à boire mais dans la réalité, c'est déjà trop long pour la passer en force (pour moi en tout cas).
Le reste du parcours est composé de descentes assez fortes ou de faux-plats, toujours techniques, sur des routes assez peu larges. Le temps passé sur le prolongateur n'a pas dû excéder 15 à 20 % du temps total.
Malgré mon gabarit de grimpeur, je me faisais sans arrêt doubler dans la montée et je rattrapais pas mal de monde dans les faux-plats. Etrange, dans les montées je dois travailler à une intensité qui ne me convient pas physiologiquement parlant.

Fin du vélo et transition pour la course à pied. Toujours en manque de lucidité, j'oublie de laisser les chaussures sur les pédales automatiques de mon vélo et je descends avec. Je dois donc les enlever avant de mettre mes runnings. Et au moment d'enfiler la chaussure droite : une invitée surprise : la crampe du mollet droit. Je m'étire et je me maudis d'avoir si peu bu. Je me demande comment je vais réussir à courir : 1) sans chaussures, 2) avec un mollet en bois.
Mais les étirements fonctionnent et je pars avec mes chaussures aux pieds. La crampe ne se fera plus sentir pendant la course à pied.
Les points de côté et l'épuisement général, si.
Souffrir le martyre sur une épreuve de 5 km à une vitesse proche de celle que l'on tient habituellement sur la totalité d'un marathon a quelque chose de surréaliste et de vaguement désespérant. J'avais beau gesticuler et faire appel à la force (côté obscur compris), je me suis traîné pendant toute l'épreuve un chapelet de points de côtés qui squattaient la totalité de mon ventre. J'ai pensé à m'arrêter quelques fois mais une espèce de vague reste de fierté m'en a empêché. J'ai fini sur les rotules, sans jamais avoir la possibilité d'accélérer, avec une moyenne de 4'44'' au km.

Morale de l'histoire

Et oui, le triathlon est bien une discipline à part qui ne se résume pas à la somme des disciplines qui le composent. J'en ai fait l'amère expérience en ce funeste (mais ensoleillé) 7 septembre.
Avec le recul, ma préparation estivale n'a été ni suffisamment intense ni suffisamment adaptée pour prendre du plaisir à participer à cette compétition.
Le travail d’enchaînement des disciplines à l'entrainement m'apparaît désormais incontournable.
Mais pour l'heure je vais m'octroyer une petite semaine de repos pour retrouver un peu l'envie de me faire mal à l'entrainement après ce demi-échec.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire